Coups de ...
La démarche entreprise par Valérie Paturaud est originale. Elle nous raconte dans l’épilogue comment elle a fait la connaissance de Nézida, découvrant le portrait de la belle jeune femme dans un cadre ovale d’un essai généalogique, à côté d’autres portraits dans des cadres carrés. Comme si on avait voulu la mettre à l’écart. L’auteur de l’essai renseigne sur la vie de chacun, sauf de Nézida. Valérie Paturaud a donc voulu en savoir plus et elle a enquêté sans succès. Devant ce vide, elle a voulu lui rendre justice en lui imaginant un destin.
Son roman raconte donc le destin singulier de Nézida, née en 1856, dans une famille protestante de la Drôme, à travers les témoignages de ses proches : ses amies Joséphine et Camille, Suzanne sa mère, ses frères Paul et Léopold, son mari Antonin Soubeyran… Au fil de ces témoignages, on découvre d’abord une enfant volontaire et indépendante qui deviendra une jeune femme libre, rompant avec le poids des traditions, avec sa condition de fille de paysans et s’émancipant jusqu’à faire tourner la tête d’un jeune bourgeois de la ville qu’elle suivra jusqu’à Lyon. La tension est palpable dans chaque témoignage et augmente tout au long du roman jusqu’au dénouement final que l’on pressent, mais auquel on refuse de croire.
Avec Nézida, Valérie Paturaud dresse un portrait de femme extrêmement attachant.
Proposé par Guillaume (Médiathèque Boris Vian)
Vous trouverez ce document à la Médiathèque Boris Vian de Porcheville.
Adrien Absolu, écrivain et journaliste, est allé enquêter en Casamance sur un terrible drame survenu le 26 septembre 2002 : le naufrage du Joola. Ce transbordeur qui assurait la liaison entre Dakar et Ziguinchor s’est renversé en cinq minutes. Ce naufrage, plus meurtrier que celui du Titanic et pourtant oublié, a fait au moins 1 863 victimes alors que la jauge autorisée était de 536 passagers ! Un tiers seulement des corps fut retrouvé.
C’est dans une boulangerie-épicerie-tabac d’un village du Morvan que démarre l’enquête minutieuse de l’auteur, alors qu’il tombe par hasard sur de petites bougies à l’effigie du navire, vendues au profit de l’association française des familles des victimes du Joola, dont le fils de la maison de 20 ans fait partie. Le récit d’Adrien Absolu fait froid dans le dos. Il décrit dans le détail les terribles carences accumulées au fil des années dans l’entretien du bateau, l’incompétence et la corruption des responsables du drame, mais aussi le courage des rares survivants et des familles des victimes.
Aucun responsable ne sera poursuivi. L'Etat Sénégalais ne tiendra pas son engagement de subvenir aux besoins des deux mille orphelins du naufrage. L'Etat français ne fera rien pour ses ressortissants ayant perdu un proche, ils devront se rendre sur les lieux du drame par leurs propres moyens, un mausolée au cimetière du Père-Lachaise leur sera même refusé. Le livre-enquête d'Adrien Absolu a le mérite de rendre hommage à tous ces oubliés.
Proposé par Guillaume (Médiathèque Boris Vian)
Vous trouverez ce document à la Médiathèque Boris Vian de Porcheville.
« L’ami » commence comme une scène de cinéma (Tiffany Tavernier a de qui tenir !). Thierry assiste en pleine nuit à l’arrestation de Guy, son voisin devenu son seul ami. Après la sidération de découvrir que c’est un serial killer, il y a le déni, puis la culpabilité de n’avoir rien vu. L’événement agit comme une déflagration qui va bouleverser son quotidien, faire éclater sa vie bien rangée et tout remettre en question.
La force et l’originalité du roman résident dans le parti pris choisi par l’autrice. Le meurtrier et ses crimes barbares sont relégués au second plan pour focaliser l’attention sur son voisin : ses réactions, les conséquences de l’événement sur son psychisme, sa vie privée, son travail à l’usine.
Pourquoi cet événement traumatique résonne-t-il aussi fort en lui ? C’est tout l’enjeu de ce roman qui décrit avec précision, à travers le personnage de Thierry, la terrible descente aux enfers à laquelle chacun d’entre nous peut être confronté et la formidable capacité de résilience qui réside en chaque être humain.
Proposé par Guillaume (Médiathèque Boris Vian)
Vous trouverez ce document à la Médiathèque Boris Vian de Porcheville.
Dans le roman de valentine Goby, l’anguille n’est pas un poisson, mais une jeune fille de 12 ans qui s’appelle Camille et qui a une particularité : elle est née sans bras. Même si elle se sent différente des autres, elle ne vit pas son handicap comme un drame. Elle n’a jamais connu un autre corps et elle compense cette absence par une agilité remarquable.
Lorsqu’elle doit déménager et changer de collège, elle est angoissée à l’idée d’affronter le regard de ses nouveaux camarades. Mais son naturel, sa volonté tenace et sa joie de vivre vont progressivement modifier leur perception et transformer son ami Hallix, souffre-douleur de sa classe, qui vit son obésité en victime.
C’est un roman pour tous, dès 10 ans, un livre rare qui sonne vrai. Plein de vie et d’espoir, il nous montre encore une fois que la différence, quel que soit son origine, peut-être aussi une richesse et qu’il faut lutter sans relâche contre toute forme de discrimination.
Proposé par Guillaume (Médiathèque Boris Vian)
Vous trouverez ce document à la Médiathèque Boris Vian de Porcheville.
River est maladroite, imprévisible, terriblement angoissée et sujette aux moqueries. Bouc émissaire idéal. Sa sœur, à peine plus âgée, est tout le contraire : raisonnable, douée pour tout, belle et populaire. Elle est aussi l’ange gardien de River, celle qui la protège en toute circonstance, la surveille et la conseille.
Un roman très réaliste de Claire Castillon qui nous parle du harcèlement et de la violence insoutenable, physique et psychologique, qu’il peut générer. « River » ne peut pas laisser indifférent. Claire Castillon prend un malin plaisir à égarer le lecteur jusqu’au dénouement, pour mieux le surprendre et l’émouvoir, et lui donner envie de relire son livre sous l’angle de cette réalité dévoilée. Quelle prouesse !
Proposé par Guillaume (médiathèque de Porcheville)
Vous trouverez ce document à la Médiathèque Boris Vian de Porcheville.
Alma est le premier tome d’une trilogie. C’est un grand roman d’aventure qui se déroule à la fin du 18ème siècle, avec l’esclavage et le combat de l’abolition en fil rouge.
Alma est une jeune africaine de 14 ans contrainte de quitter sa vallée protégée du reste du monde pour retrouver Lam, son frère de 10 ans qui s’est enfui sur Brouillard, un cheval qu’elle a découvert et apprivoisé. A l’autre bout du monde, Joseph Mars, 14 ans, embarque clandestinement sur « La Douce Amélie », un navire de traite français, à la recherche d’un trésor. Le livre raconte comment, après de multiples rebondissements et malgré des quêtes et des destins si différents, leurs chemins vont se croiser.
Les illustrations en noir et blanc de François Place apportent au livre une profondeur supplémentaire. On brûle de connaître la suite, tant l’histoire est prenante et parvient à envoûter le lecteur.
Proposé par Guillaume (Médiathèque Boris Vian)
Vous trouverez ce document à la Médiathèque Boris Vian de Porcheville.
C’est un roman épatant, culotté, qui raconte les adolescents d’aujourd’hui, ceux qui sont à la marge, désabusés. C’est aussi un roman cru, un roman punk, qui parle de sexe, de drogue, de triche. Un roman très bavard et d’une grande justesse.
Il y a beaucoup d’humour et beaucoup d’authenticité dans le langage fleuri de Minh Tuan, Chloé et Gaspard, nos trois branleurs qui vivent leur dernière année sur les bancs du lycée. Pour eux, aucun espoir de décrocher le bac, jusqu’à ce que Tina, une jeune migrante congolaise et bonne élève s’intègre à leur groupe.
Avec ses notes dans les marges, riches en informations et anecdotes, c’est un roman original par sa forme qui a reçu le prix Vendredi, l'équivalent du Goncourt pour la jeunesse, bien mérité !
Proposé par Guillaume (Médiathèque Boris Vian)
Vous trouverez ce document à la Médiathèque Boris Vian de Porcheville
Lilou a 16 ans, elle est fille unique et partage sa vie avec une mère en phase terminale de cancer et un père pervers narcissique, mais elle n’en sait rien encore. Et c’est ce qu’elle va découvrir et apprendre à accepter tout au long des 505 remarquables pages de ce roman. La pathologie de Papa Lou, surnom donné à son père par Lilou, se dévoile au fil de ce livre si juste et bouleversant. On a envie d’aider Lilou à avancer, à découvrir qui est vraiment son père, tant les signes nous semblent évidents, mais elle les perçoit avec les œillères de l’amour. Il faudra le décès de sa mère et l’intrusion dans sa vie de sa tante Jo, pour lui ouvrir les yeux.
Claire Mazard nous tient en haleine jusqu’au bout. Son roman, dont le titre colle tellement bien au sujet, est salvateur en cela qu’il peut servir de révélation pour les victimes de pervers narcissiques qui s’ignorent ou de confirmation pour celles qui en sont conscientes.
Proposé par Guillaume (Médiathèque Boris Vian)
Vous trouverez ce document à la Médiathèque Boris Vian de Porcheville.
Résumé
Un concours de mannequins est organisé dans une station balnéaire du sud-est de la France. Garance Sollogoub, la fille d'une professeure de danse, est d'ores et déjà donnée favorite. Elle attire l'attention d'un groupe d'adolescents plus âgés et accepte quelques sacrifices pour s'y intégrer. Quelques mois plus tard, elle disparaît. Prix littéraire du Monde 2020. Premier roman - Résumé tiré d'Electre.
Avis
Influence du numérique sur nos vies, sur le langage, pression du groupe, amitiés adolescentes, rapport aux présents et à son obsolescence, ce magnifique premier roman aborde tous ces sujets et bien plus encore. L'intensité émotionnelle qu'il dégage m'a emportée et à fait battre mon cœur au rythme de ces personnages si fragiles et si attachants. A découvrir absolument.
Proposé par Sonia (Médiathèque Les Mureaux)
Moving Forward est un manga écrit par Nagamu Nanaji et édité par Akata. Il raconte l’histoire d’une jeune fille de 15 ans nommée Kuko. Kuko est une personne radieuse et souriante en toutes circonstances, elle est sociable et aime aider les autres. Seul Outa, un de ses amis, et un garçon qu’elle va rencontrer vont réussir à lire en elle …
Ce manga montre que certaines personnes cachent leur émotion derrière un sourire et oublient d’être eux même. C’est également une œuvre où les trois personnages principaux (Kuko, Outa et le garçon que kuko rencontre) s’expriment par l’art. Kuko par la photographie, Outa par la peinture et le garçon par la musique. J’ai adoré lire ce manga pour toutes ces choses et j’ai hâte de lire la suite.
Proposé par Ema Gilouppe (Stagiaire Médiathèque Paul-Valéry de Gargenville)
Vous trouverez ce document à la médiathèque de Gargenville
Kiosque numérique
Tuto kiosque v2
Des milliers de formations, journaux et concerts... accessibles gratuitement et en illimité pour les habitants de GPS&O.
Le roman s’ouvre sur la solitude du père et des deux fils, terrassés après les trois longues années de lutte acharnée de la « moman » pour vaincre la maladie. En vain. Un père présent, qui fait de son mieux pour ses deux gars. Et la vie reprend peu à peu son cours, rythmée par les matchs de foot le dimanche, les « vaisselles vite bâclées en trois coups », les vacances au camping de Grevenmacher sur les bords de la Moselle. Le père ? C’est un terrien qui se joue des grands mots. Sa vie ? c’est le Parti (socialiste) dont il demeure, contre vents et marées et surtout lorsque le bateau coule, l’un des piliers les plus actifs. Il travaille à la SNCF comme cheminot où il entretient les caténaires. Un job prenant où il faut être « bien dans sa tête ». L’aîné, Frédéric appelé Fus depuis presque toujours, veille comme une mère sur Gilou, son frère cadet. Entre eux, vibre une belle entente cordiale qui se passe de mots, Fus temporisant, encourageant, épargnant le maximum de peine et de tracas à son frangin. Mais, imperceptiblement, Fus change, perd son meilleur ami Jérémy le jeune gars du Parti, en rencontre d’autres. Différents. Et tout va de mal en pis jusqu’au jour où les mots sont posés « j’avais honte. Désormais, on allait devoir vivre avec ça, c’était ce qui me gênait le plus… on était dans un sacré chantier. » (p. 62) La guerre est bientôt déclarée faite de fractures, d’’incompréhensions et d’épais silences jusqu’à un certain soir où …
Premier roman empreint d’une très grande sensibilité qui relate, avec finesse et justesse, la relation compliquée d’un père, seul, face à un ado qui se perd. L’écriture s’accorde au quotidien : simple, parfois familière, toujours vraie. L’émotion demeure à fleur de pages et le lecteur est touché au plus profond. Ô combien, nous aimerions secouer l’un, faire bouger l’autre avant qu’il ne soit trop tard. La magie de l’émotion suscitée est, à elle seule, une totale réussite. Un auteur à suivre…
Lauréat du Prix Femina des Lycéens
Extrait :
« J’avais finalement compris… que toutes nos vies malgré leur incroyable linéarité de façade, n’étaient qu’accidents, hasards, croisements et rendez-vous manqués. Nos vies étaient remplies de cette foultitude de riens, qui selon leur agencement nous feraient rois du monde ou taulards. « J’ai été là « au bon moment » voilà ce que bien des gens comblés pouvaient confesser. » (p. 171)
Proposé par Caroline (Médiathèque Paul-Valéry de Gargenville)
Patience, mes filles ! Munyal !
Munyal, pour accepter d’être, de force, mariée ;
Munyal, pour supporter de ne pouvoir te rebeller ;
Munyal, de consentir à t’anéantir pour l’honneur des tiens ;
Munyal, de souffrir jusqu’à ce qu’il ne reste, de toi, plus rien…
Au cœur de la tourmente, nous suivrons le destin de Ramla, d’Hindou et Safira qui n’ont que le tort de naître Femmes, aujourd’hui, au Sahel…
Prix Orange du livre en Afrique 2019
Prix Goncourt des Lycéens 2020
Proposé par Caroline (Médiathèque Paul-Valéry de Gargenville)
Page 2 sur 5