La démarche entreprise par Valérie Paturaud est originale. Elle nous raconte dans l’épilogue comment elle a fait la connaissance de Nézida, découvrant le portrait de la belle jeune femme dans un cadre ovale d’un essai généalogique, à côté d’autres portraits dans des cadres carrés. Comme si on avait voulu la mettre à l’écart. L’auteur de l’essai renseigne sur la vie de chacun, sauf de Nézida. Valérie Paturaud a donc voulu en savoir plus et elle a enquêté sans succès. Devant ce vide, elle a voulu lui rendre justice en lui imaginant un destin.
Son roman raconte donc le destin singulier de Nézida, née en 1856, dans une famille protestante de la Drôme, à travers les témoignages de ses proches : ses amies Joséphine et Camille, Suzanne sa mère, ses frères Paul et Léopold, son mari Antonin Soubeyran… Au fil de ces témoignages, on découvre d’abord une enfant volontaire et indépendante qui deviendra une jeune femme libre, rompant avec le poids des traditions, avec sa condition de fille de paysans et s’émancipant jusqu’à faire tourner la tête d’un jeune bourgeois de la ville qu’elle suivra jusqu’à Lyon. La tension est palpable dans chaque témoignage et augmente tout au long du roman jusqu’au dénouement final que l’on pressent, mais auquel on refuse de croire.
Avec Nézida, Valérie Paturaud dresse un portrait de femme extrêmement attachant.
Proposé par Guillaume (Médiathèque Boris Vian)
Vous trouverez ce document à la Médiathèque Boris Vian de Porcheville.